lundi 2 décembre 2013

CARAMELISÉ

CARAMEL & ENCRE

Le caramel (kar-ah-mel) est une confiserie obtenue par la cuisson du sucre. Comment décrire la coulée du caramel dans un liquide, ou sur un solide ? Est-ce que la dispersion de l'encre dans l'eau nous permet d'obtenir des résultats similaires ? Nous allons tenter de répondre à ces questions.

CARNET DE RECHERCHE


Une goûte de peinture liquide ou d’encre jetée dans un simple volume d’eau donne lieu à d’étonnantes transformation de la matière.

En effet, les liquides ainsi en immersion dans l’élément neutre de l’eau s’étendent, se dilatent pour tendre à se stabiliser parfaitement dans l’eau.

Le temps que cet élément trouve enfin sa place stable dans le volume d’eau qui parviendra finalement à le diluer dans son entièreté, on observe des formes,  des formes changeantes, aléatoires, gracieuses, qui évoluent lentement dans la totalité du volume.


Ces formes sinueuses et en mouvements ne se figent jamais puisqu’elles doivent mourir pour accomplir leur destin chimique : la dilution. Et l’état de stabilité où le tout est homogène sans mouvement.


Nous avions comme ambition de figer cette évolution de l’encre dans l’eau afin d’en extraire les plus belles formes. Nous avons voulu conserver les même paramètres que l’expérience précédente.

Cependant, nous devions trouver un liquide étant capable de se figer dans l’eau.



1ere expérience:

Nous avons penser à du caramel liquide qui se figerait une fois au contact de l’eau.

Nous avons repris un verre d’eau et fait couler du caramel liquide dans ce verre. 
Le résultat fut concluant, cependant nous n’avons pas réussi à récupérer des formes aussi  harmonieuse qu’avec l’encre.
En effet la chute du caramel étant plus courte du fait de son poids nous n’avons pas eu le temps de donner naissance aux même protubérances de l’encre.
Nous obtenons un amas de billes de caramel coagulées au fond du verre.
Ces formes sont cependant intéressantes.


2eme expérience:

Nous avons tenté de reproduire la forme de l’encre dans l’eau.
Nous avons utilisé de la colle liquide que nous avons fait couler sur un morceau de plexiglass préalablement taché d’encre bleu.
Une fois cette étape réalisée, nous avons fait sécher la colle et décoller le tout. 
Le problème était que la forme ne pouvait s’utiliser en tant que structure ou même maquette de matière figée car cette forme n’est agréable que lorsque la colle n’est pas sèche.




3eme expérience:

Nous sommes revenus au principe de la chute du caramel dans un liquide, mais cette fois-ci nous avons cherché un moyen d'allier les formes filandreuses de l'encre à cet aliment fluide et plus contrôlable que la colle. Nous avons donc fait varier la température de l'eau afin que celle-ci serve de catalyseur pour figer le caramel. On observe l'expérience dans l'eau froide dans la vidéo suivante:





4eme expérience:

La dernière idée est la suivante: rendre le caramel moins fluide, facilement filandreux et le faire tomber presque aléatoirement sur une forme géométrique (en l'occurrence un hémisphère): nous obtenons une sorte de coque, avec une sorte de quadrillage. 
Le caramel se fige au bout de quelques instants en refroidissant à l'air libre et crée une sorte de résille sur la forme géométrique.








Conclusion des expériences:

Il semble évident que l’expérience réalisée avec le caramel est l’une des plus concluantes.
La colle s’est rapprochée de l’esthétique idéal du projet.
Le coton est un peu l’intrus dans cette recherche, il tente d’imiter les formes sans procédés innovants et sans y parvenir.

LE  CARAMEL:  COMPOSITION GLOBULAIRE AGGLOMERAT

Le caramel permet d’utiliser le même procédé de fabrication que l’expérience de l’encre dans l’eau et donc de garder la même démarche.
Le caramel se fige, il coagule, formant un amas de petites perles, de petites bulles. Leurs accumulations offre une infinité de possibilités de composition et d’utilisation au sein d’un projet architectural.
Le caramel, dans une même démarche que l’idée de départ, réussi à se figer et à dégager des formes résultant uniquement d’un procédé chimique.
L’amas est un bon élément de projet. 
Si on décide de le prendre comme point de départ, il permettrait de proposer une structure tubulaire, comme un abri, ou un exosquelette habillant un bâtiment ou couvrant un aménagement urbain.

LA COLLE:  FLUIDE TRANSPARENT ESTHETIQUE

Comme dit précédemment, la colle permet d’obtenir par un autre procédé des formes tout aussi harmonieuses que celles de l’encre dans l’eau. Cette fois-ci les formes finissent par se figer.
Cette forme fluide pourrait être utilisée en tant que peau dans un projet d’architecture. Son utilisation la plus séduisante serait de la considérer comme un corps couvrant et protégeant une entité, comme un abri, un préau… 


ADAPTATION A UN PROJET D’ARCHITECTURE


 Le Nid d'Oiseau, Pékin // Herzog & De Meuron

 Yas Marina Hotel, Abou Dhabi // Asymptote

Le site:

Nous avons choisi de créer un abri au-dessus d'une bouche de métro. Dans la lignée de la Bulle St Lazare, nous couvrons l'entrée de la station Raspail d'une structure en résine polyuréthane pré-formée sur un moule hémisphérique, avec la même méthode de "coulée" que le caramel. 
L'ensemble est associé à un hémisphère en ETFE afin de protéger des intempéries les usagers.







Le projet:









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